Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
 Paroles directes shakinnir

actualité', idées, littérature livres, arts, Israel ,

Paroles kes ki nou arriv?

 

Kes ki nou  arive?

Les êtres vivants sont par définition mortels. C'est une vérité évidente pour le moindre limaçon. Pour atteindre à une éternité même toute relative ils n'ont d'autre solution que la reproduction. Amour, amour maternel, Amour paternel, instinct de reproduction, de quelque nom qu'on l'affuble, de la simple brindille à la baleine bleue tous n'ont que cette pulsion pour survivre à l'instant, au point que certains éphémères et autres papillons  meurent aussitôt résolu ce devoir de transmission. L'homme, ce singe malin  et égocentrique, ressentit le besoin de transmettre plus que la survie physique. Toute vie humaine devint une longue marche contre la mort et l'oubli. Pour élargir les chances de son souvenir il passa de l'individu à la famille à la horde, à la tribu, à la nation, inventa la religion ,qui le barda de croyances, de règles, , de coutumes, de traditions. .Les loups et les lions avaient avant lui  découvert  l'avantage des chasses en groupe mais dans sa lutte pour la vie l'homme  développa et inventa d'autres techniques qui toutes renforçaient son besoin d'équipes solidaires, comme de passer de la cueillette à l'agriculture demandant de grands travaux saisonniers . Cependant si l'effort devenait de plus en plus collectif l'individu gardait son intégralité (c'est ce qui le différencié de l'esclave).On pouvait passer une vie entière anonymement à construire une cathédrale mais la cathédrale garantissait votre souvenir personnel dans l'œuvre commune.  Du gabier au mineur de fond chaque damné de la terre pouvait trouver le respect de soi dans sa raison d'être car il était nécessaire. Le baron le plus outrecuidant ne pouvait enlever sa valeur d'artisan au plus humble des cordonniers car il était redevable de son savoir- faire.  Dans ce cadre l'individu transmettait à travers le groupe (famille, nation) trouvant sa raison  d'être dans des racines  historiques  et un avenir commun. Luttes  ou même révolutions  généralement engendrées par des changements  de conditions ne faisaient qu'inscrire et adapter l'histoire collective.

.  Les sociétés se construisaient verticalement enfonçant des racines profondes dans le passé (Conteurs de légendes historiens, archéologues y travaillaient) et œuvrant  pour créer et transmettre un souvenir dans l'avenir (marquant leurs passages par des temples des pyramides des châteaux tous posés en évidence verticalement) On travaillait pour la postérité. Ce besoin de survie marque toute l'histoire humaine des légendes primitives  sur les  fantômes, zombies etc. aux religions parlant d'au-delà, mais aussi les mouvements de masses modernes ,voyez "les lendemains qui chantent" communistes ou "le Reich de mille ans" cher aux nazis et même la croyance optimiste dans le Progrès. Toutes les révoltes guerres  révolutions s'inscrivent dans ce besoin de marquer et d'influer sur l'avenir de l'homme et de son souvenir.

Or dans ce début du XXIème siècle  nous sommes plongés dans la crise la plus cruciale de l'humanité car pour la première fois l'évolution  et la technique se dressent non contre un ordre social mais contre l'homme lui-même. Les anarchistes  parlant de religion du travail, les religions élevant le travail en sacerdoce, les socialistes  réclamant le droit au travail  tous le  considérait à juste titre comme  essentiel à la participation. Et voilà que le robot  vient le "libérer" de cette obligation,  lui enlève sa participation, sa raison d'être  et son orgueil. Il est désacralisé, déshumanisé L'angoisse de cette exclusion, de cette menace  d'inutilité pénètre profondément l'inconscient des masses  populaires   qui  concrètement  la rencontre  dans les problèmes d'emplois et dans la vie journalière. On n'a plus besoin de l'autre  qui n'est plus garant de la survie. On ne s'exprime plus il suffit d'appuyer sur le bouton le petit bonhomme pleurant ou riant apparait sur la lettre, on ne danse plus ou tressaute en masse sans contact  laissant à un tam tam assourdissant le soin de reconstruire un collectif rassurant et artificiel, on ne chante plus ni en solo ni à l'unisson on écoute le goualeur à  la mode recommandé par l'audimat. Nos connaissances, nos informations nous viennent par l'internet qui déjà se permet de filtrer nos interlocuteurs  nos amis et nos gouts inféodés par nos gadgets nous oublions peu à peu de vérifier, de questionner .En fait petit à petit entrainé par la facilité l'homme cède sa place au golem . Dépossédé de sa responsabilité il se retrouve  réduit à sa finitude, l'avenir se résorbe à l'instant et donc à sa jouissance égoïste et immédiate. Cette angoisse latente est si forte que certains sont prêts à accepter les postulats  les croyances les plus archaïques les plus caduques aussi négatives qu'elles soient pour retrouver une illusion de direction.

Nous ne sommes plus une collectivité de producteurs voire de créateurs mais une masse de consommateurs. Nous ne sommes plus estimés  pour notre savoir   ou notre compétence mais pour notre potentiel d'achat. De plus  nous nous retrouvons en face du dilemme de la société contemporaine qui demande de moins en moins de producteurs et exige de plus en plus de consommateurs.

Nous ne pourrons retrouver notre équilibre non en retournant vers des croyances archaïques  et non adéquates mais 'en  découvrant les valeurs et les cadres sociaux qui rendrons à l'homme sa place

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :