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histoires en vrac fainéant

UNE HISTOIRE VRAIMENT MORALE.

Sur la planète Alpha-Beta il y avait deux frères. L’un aimait l’effort, était plein d’allant, vaillant à la tache, l’autre vraiment était.tout le contraire. Non seulement le travail le fatiguait énormément mais encore l’ennuyait profondément. Aussi employait-il le plus clair de son temps à chercher des moyens pour ne pas travailler.

Il ne se passait pas de jour que son père ne l’attrapa par les oreilles et le secouant comme un prunier ne se lamente :

-“ Mon Dieu! Mais que vas-tu devenir?  Regarde ton frère le  Vaillant, Il a tout fait ou presque et toi, tu es encore là, à bailler aux corneilles Or le roi d’Alpha-Beta leva son peuple pour construire sa grande pyramide et les deux frères furent requis.

Le premier ouvrage fut d’amener des pierres du  flanc de  la montagne jusqu’au  bout  de  la plaine. Les gens s’attelaient par des cordes à la masse rocheuse pour haler haletants le roc immense. Dés le premier jour, Vaillant s’illustra et tous l’admiraient lorsque fier de ses muscles durs, le corps luisant de sueur il criait :

-“Allons, Oh! Hisse!Encore un coup, tous ensemble!”

La  pierre  résistait  de  tout  son  poids, s’incrustait   dans  la  terre  où  l’ effort   des hommes éventrait un sillon.

Son frère Fnéant, quant à lui, avait mal aux mains. Il installa donc sous la pierre un chemin de rouleaux. Cela allait déjà mieux mais les cordes lui labouraient encore le dos, aussi lorsqu’il  vit le fleuve, il pensa aussitôt que le caillou y serait bien plus à l’aise et il s’empressa de les emmener tous en bateau. Comme il n’aimait pas ramer, il inventa la voile, laissant aux Alizés le plaisir de pousser et se réservant à lui-même celui d’avancer couché.

Bref, pendant tout le temps que dura la construction de la pyramide, Vaillant se dépensa sans compter, travaillant de l’aube au couchant, ne  mesurant  pas  son effort et le  peuple entier,  (surtout les  gens  de  cour) admirait son      abnégation et chantait ses louanges.

En ce qui concerne Fnéant, on hochait la tête, on ricanait sous cape, comment pouvait-on compter sur lui? Alors, qu’il n’arrêtait pas de penser au moyen de ne rien faire?

S'il fallait rouler une charge, il cherchait un levier. Pour la soulever, il inventait un palan. Bref tous les moyens lui étaient bons pour ne pas se fatiguer.

Au bout de mille jours ou peut -être de dix mille, la pyramide se dressa enfin face au ciel. Le roi décida de récompenser le meilleur de ses travailleurs. Il réunit ses chefs de centaines, ses ministres et ses barons et leur demanda de désigner le titulaire. Tous, des prêtres aux officiers en passant par les architectes, les porte-fouets et les nobles de cour, tous déclarèrent que le prix revenait à Vaillant pour son assiduité, son dévouement, son acharnement au travail.

Il allait monter sur le podium face au roi, lorsqu’un vieux sage se mit à rire en caressant                                   

Sa barbe et déclara de sa voix de crécelle:

-“Sir, si vous voulez récompenser le dévouement à la tâche, certes le prix revient à Vaillant, mais sans la paresse de Fnéant  nous ne serions jamais parvenus à construire la pyramide.”

C’est ainsi que Fnéant devint:

Baron de NeRienFaire.

Quand à Vaillant il resta manant.

Et vraiment sans la paresse des paresseux, dites-moi où en serions-nous?

 Nous n’aurions même pas inventé la roue.

 

 

 

 

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